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Contexte du site

Un outil de communication transversal en FWB

Pourquoi Jeunes Autonomie Logement

Ce site se veut être un outil de communication transversal sur les solutions mises en place quant à la problématique de l’autonomie et du logement des jeunes au niveau du territoire de la FWB.

Il concerne différents secteurs dont, entre autres:

  • l’aide à la jeunesse;
  • le logement;
  • l’intégration sociale et professionnelle;
  • la santé mentale… 

L’objectif principal est de mettre à disposition de toute personne ou service intéressé des informations pertinentes:

  • retour d’expériences des différents projets;
  • expertises accumulées dans la pratique et la réflexion en réseau;
  • outils et méthodologies divers dans le travail au quotidien;
  • processus d’organisation au niveau des jeunes, des partenariats, du réseau…

Constats qui ont mené à la création des initiatives décrites

Des constats aux initiatives

Si, pour une série d’adolescents, la fin de l’aide que peut leur apporter le secteur de l’aide à la jeunesse prend la forme d’une aide à la «prise d’autonomie», elle signifie aussi une confrontation directe aux inégalités qui caractérisent le marché du travail, certes, mais aussi et surtout le marché du logement.

Une «prise d’autonomie» pour de nombreux jeunes peut malheureusement constituer le signe d’un échec annoncé, notamment du fait de la multidimensionnalité des difficultés qu’ils auront à affronter ; que la question du logement cristallise un certain nombre de ces difficultés ; que la résolution de celles-ci nécessite de favoriser le développement de synergies entre le secteur de l’aide à la jeunesse et différents départements et niveaux de pouvoir.

Les risques et difficultés que nous venons de rappeler ont conduit une série d’associations à innover sans attendre, en référence aux jeunes qu’ils rencontraient et aux besoins qu’ils identifiaient.
Le terme « innover » n’est pas utilisé à la légère.
Une analyse réalisée à partir des entretiens avec des professionnels et confrontés aux critères de l’innovation permet de prendre la mesure de la transformation sociale que ces services permettent, mais aussi d’en saisir toute la cohérence.
Les projets analysés ont donc fait preuve d’une attitude entreprenante, mais aussi d’un croisement systématique des approches : ceux qui trouvaient leur origine dans le « secteur » du logement se sont ouverts à une approche éducative engagée ; ceux qui appartenaient au secteur de l’aide à la jeunesse se sont investis dans la mise à disposition – et souvent la création – de logements.
Ce croisement des approches les a d’ailleurs conduits à une pratique de connexion des acteurs que la division bureaucratique des compétences tend à disjoindre.

Il reste que tout cela n’a été possible, il faut bien le reconnaître, qu’au prix du développement de pratiques à la marge, que ces associations ont assumées. La division (et l’étanchéité des compétences et actions y correspondant) les a obligées à « jouer sur le terrain d’une force étrangère » (la rigidité bureaucratique), pour reprendre cette expression de Michel de Certeau, et elles ont développé toutes sortes de tactiques pour exister et survivre.

 

Il ne s'agit pas que de la mise à disposition de logement

3 pôles indispensables

Il est rappelé ci-dessus que les difficultés rencontrées par les jeunes confrontés à l’autonomie sont multidimensionnelles. Il s’agit donc dans les projets de prendre en compte ces différentes dimensions – chaque dispositif agençant de manière différente et créative la prise en charge de ces dimensions selon les spécificités des services partenaires, le tissu institutionnel et associatif au niveau local, le public présent sur le territoire, etc.

Nous constatons que 3 dimensions sont toujours présentes dans les différents dispositifs , même si :

  • elles peuvent être mises en oeuvre par des institutions ou services différents ;
  • une dimension peut être travaillée par un service ou plusieurs – l’accompagnement social notamment peut être assuré par des intervenants de plusieurs services ;
  • plusieurs dimensions (ou parties) peuvent être travaillées par un seul service.

Cela nécessite donc une réelle dextérité et une souplesse dans le travail de partenariat afin d’articuler les dimensions sans en oublier une, sans faire de doublon, et surtout en évitant les injonctions contradictoires auprès des jeunes. Comme nous l’avons constaté dans l’évaluation des dispositifs de marche : « En termes de violences institutionnelles, (…) celles-ci peuvent survenir lorsque les services travaillant avec les jeunes le font de manière cloisonnée, les professionnels d’un côté ne tenant pas compte des demandes et injonctions faites au jeune par d’autres services, ou en ne s’accordant pas sur une vision commune. »

Ces 3 dimensions sont le logement, l’accès à un revenu et l’insertion professionnelle, l’accompagnement socio-éducatif

Le logement

Le marché du logement, et du logement social est de plus en plus saturé et concurrentiel. Les jeunes en situation de vulnérabilité qui cherchent un toit partent perdants à tous les niveaux : ils ne sont pas prioritaires dans les logements sociaux où les listes d’attentes sont longues ; sur le marché privé , ils n’ont pas les revenus nécessaires pour louer un logement décent, se retrouvent régulièrement à vivre dans des habitations insalubres ou quasi, pour un loyer qui leur enlève la moitié de leurs revenus  ; ils sont souvent stigmatisés et seront rarement le premier choix des propriétaires .
Il est donc important que des acteurs du logement puissent être présents dans les dispositifs. Ils sont mobilisés dans les partenariats à différents niveaux :

  • permettre la mise à disposition de logements pour ce public en particulier;
  • être le relais entre des propriétaires et les jeunes;
  • gérer les contrats de bail;
  • accompagner le jeune dans son rapport à l’habiter.

Les services qui peuvent être présents dans le domaine du logement sont les AIS, les APL, …

L’accès à un revenu et à l’insertion professionnelle

Les jeunes accompagnés sont le plus souvent dépourvus de ressources financières que ce soit via la famille ou via un salaire. Ils doivent donc être soutenus dans ce domaine, d’une part pour avoir accès aux ressources financières qui leur permettront de vivre, mais également pour élaborer un projet d’insertion professionnelle.
Les jeunes ont accès à un revenu via le secteur de l’aide à la jeunesse s’ils sont mineurs ; via le CPAS lorsqu’ils arrivent à la majorité. L’absence de « pécule de départ » est un frein important, et le non accès à une source de revenus – non parce qu’ils n’y ont pas droit mais parce que les difficultés administratives et institutionnelles entravent l’accès à ce droit – peut entraîner le jeune dans une spirale négative : pas de caution, pas d’accès au logement, le revenu n’arrive pas, on ne sait pas payer son loyer, on est dehors, création de dettes dès les premiers mois de l’autonomie, etc..
L’engagement des CPAS dans les dispositifs permettent de dépasser ces difficultés et d’assurer au jeune qui y a droit l’accès au revenu d’intégration. Le travail d’accompagnement des AS peut également être soutenant pour l’insertion professionnelle, pour la guidance budgétaire si c’est nécessaire.
D’autres services peuvent également intervenir dans l’insertion professionnelle : CISP, régie de quartier, SIS, …Ils ne sont pas nécessairement partie prenante dans les dispositifs mais peuvent être présents en tant que services ressources selon les besoins et attentes de chaque jeune.

L’accompagnement socio-éducatif

La particularité première des dispositifs de mise en autonomie/logement part du constat de services d’accompagnement socio-éducatif que mettre un logement et un revenu à disposition des jeunes était rarement suffisant. Ils accompagnent des jeunes entrant dans l’âge adulte avec toutes les contraintes et difficultés que cela implique sans expérience, sans réseau familial, sans ressources financières. Cette prise d’autonomie qu’on leur demande de réussir n’est pas demandée à la majorité des jeunes qui entrent dans l’âge adulte via des études supérieures, encadrés par les parents.
L’accompagnement de ces services est donc primordial pour différentes facettes de la vie du jeune :
création d’un réseau, écoute et soutien dans la solitude, relais vers d’autres services, médiation avec les institutions, porteur de réflexion et d’évolution positive, gestion du collectif pour certains dispositifs, …

D’où vient l’idée, le processus d’évaluation…

Processus d'évaluation

L’Asbl RTA a été sollicitée pour accompagner le processus d’évaluation de dispositifs encadrant le passage de jeunes vers l’âge de l’autonomie.

La demande vient de services partenaires dans différents projets :

Les différents partenaires souhaitaient faire le point sur le travail mis en place depuis plusieurs années à partir de la réalité telle que vécue par les jeunes. La volonté a donc été de partir de l’expérience et l’analyse de jeunes qui ont vécu ou vivent encore une mise en autonomie au sein de ces dispositifs.

Des informations ont été recueillies auprès des jeunes (observations, vécus, analyses, expériences) afin de mener une réflexion entre partenaires sur le fonctionnement des dispositifs.

  • Faut-il ajuster, changer ou bien arrêter certaines pratiques et fonctionnements soutenant les dispositifs de mise en autonomie?
  • Est-il possible de faire mieux et comment?
  • Comment prendre du recul sur le fonctionnement général des dispositifs, sur le partenariat?

Ce travail d’évaluation avait également comme objectifs subsidiaires de permettre de communiquer sur les dispositifs mis à disposition des jeunes:

  • à un niveau local, afin de permettre une connaissance plus fine du travail fait avec les jeunes pour les partenaires proches;
  • à un niveau plus étendu, notamment par le constat de l’existence d’autres projets similaires sur la FWB et des demandes récurrentes d’informations sur les projets de services venant d’un peu partout.

C’est ainsi que le groupe a décidé de créer ce site comme outil de communication et de recensement de ce qui existe au niveau de la mise en autonomie et le logement des jeunes sur l’ensemble de la FWB afin de pouvoir mutualiser au maximum l’expertise des différents partenaires présents.