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La Coloc

Autrement dit a engagé un chargé de projet pour créer les logements communautaires. Une petite équipe déjà fort prise par les suivis. L’ASBL a commencé par aller voir s qui se faisait déjà ailleurs, des partenaires de l’Aide à la Jeunesse qui avaient déjà monté des projets de logement sur Bruxelles…

SASE (Service d’Accompagnement Socio-Educatif) Autrement Dit

Autrement dit est un SAse (Service d’Accompagnement Socio-éducatif) mandaté par le SAJ de Bruxelles et le tribunal de la jeunesse de Bruxelles. En tant que SASE, une des missions est l’accompagnement des jeunes dans leur projet d’autonomie.

Autrement dit existe depuis 7 ans. Ils ont fait le constat que quand ils accompagnent des jeunes dans leur processus d’autonomie, pour trouver un logement, c’est la galère !

La « Coloc »

Autrement dit a engagé un chargé de projet pour créer les logements communautaires. Une petite équipe déjà fort prise par les suivis. L’ASBL a commencé par aller voir s qui se faisait déjà ailleurs, des partenaires de l’Aide à la Jeunesse qui avaient déjà monté des projets de logement sur Bruxelles.

Celui de La Varappe à Bruxelles a retenu leur attention. C’est un projet mixte qui permet de mêler des jeunes en autonomie et des étudiants de l’enseignement supérieur. C’est vraiment porteur, une chouette dynamique. Les étudiant·es, plus lancé·es dans leur parcours de vie, peuvent être des modèles pour les autres.

C’est pour cela qu’Autrement dit s’est dirigé vers ce type de projet, des logements communautaires.

Le bâtiment dans lequel le projet voit le jour est un ancien Service Résidentiel Général, qui a déménagé. Il était la propriété de l’ASBL Le Foyer Shekina, qui hésitait à revendre ses anciens locaux. Suite à une rencontre avec Autrement dit, le foyer a apprécié l’idée que le bâtiment reste dans un projet social destiné à des jeunes. Un partenariat a donc été monté avec eux : ils restent propriétaires du bâtiment et Autrement dit finance la rénovation. Le bâtiment est alors cédé à Autrement dit pour une durée de 15 ans avec un faible loyer car les frais de rénovation des locaux a été déduit.

À la base, le bâtiment était donc un foyer résidentiel pour 15 enfants, avec un dortoir. Il a donc fallu revoir toute la structure interne des locaux. Au -1 et rez, ce sont les bureaux. Au-dessus, il y a trois étages avec six chambres et un espace commun. Les chambres sont assez grandes. Chaque étage a 3 chambres, une toilette, une salle de bain et, tout au-dessus, un espace commun avec un salon et une cuisine.

Les travaux ont été faits entre 2022 et 2023 et le projet lui-même a débuté en aout 2023. Sur les six chambres, on compte quatre places pour des étudiant·es et deux places pour des jeunes en autonomie. Toutes les chambres sont occupées.

Il y a des réunions avec les jeunes en autonomie pour les accompagner par rapport à la dynamique collective. On les accompagne pour la dynamique, ils ont un espace pour mettre leurs problèmes sur la table, discuter des tensions…

Aux étudiant·es, il leur est demandé d’assurer une présence permanente. Donc, durant les weekends et les congés scolaires, au moins deux étudiant·es restent là et se relaient pour faire une tournante, afin que les jeunes en autonomie ne se pas retrouvent tout seul·e pendant deux ou trois semaines. On leur demande d’organiser une fois par semaine une activité collective.

On essaye de leur donner des tickets article 27 aussi, pour faire des sorties au théâtre, à un concert… à leur libre appréciation. En contrepartie, ils bénéficient d’un loyer modéré (375 euros tout compris). La précarité étudiante est aussi une réalité donc un loyer modéré est plutôt une bonne chose. C’est un peu dans le style de KAP.

Il n’y a pas de profil particulier demandé pour les étudiants. La volonté d’Autrement dit était qu’il n’y ait pas que des étudiant·es qui voulaient devenir assistant·es sociaux·les ou éducucateur·rices mais aussi des étudiant·es lambda. Par contre, le but était qu’il y ait une mixité, deux hommes et deux femmes. Au niveau des âges, les plus jeunes sont entrés dans le logement à 18 ans et 17 ans et demi. Les seules conditions pour les étudiant·es, c’est d’avoir maximum 25 ans et d’être aux études.

L’idée pour les jeunes en autonomie, c’est de proposer un tremplin, d’où la durée maximale d’un an, pour permettre de trouver un projet avec eux et de chercher logement. À 18 ans, on n’arrête pas le suivi si le jeune demande une prolongation, jusqu’à 20 ans maximum. Au-delà, ils ou elles sont orienté·es vers une AMO.

Les conventions sont prévues pour des périodes de trois mois afin d’évaluer avec le jeune ou il en est. Certain·es jeunes ont juste besoin d’un coup de pouce et c’est rapide quand pour d’autres, ça prend plus de temps.

Avant de lancer son projet, Autrement dit avait aussi visité le KAP , la Mado, au nord de Bruxelles, qui commençait à mettre aussi un projet en place. La Mado dépend du CPAS de Bruxelles et le projet de logement a finalement été repris par le CPAS.

Il n’y a pas vraiment de choix pour les jeunes en autonomie accueilli·es dans le projet puisqu’il s’agit d’une SASE, qui est donc mandatée par l’aide à la jeunesse ou le tribunal de la jeunesse pour intervenir. L’ASBL comptabilise 17 prises en charge dont quatre jeunes en autonomie et 13 en famille. Et donc, quand une place s’ouvre pour l’autonomie ou en famille, la demande est analysée en fonction du jeune, de la demande, de sa situation… Certain·es ne veulent pas être en coloc car ils ou elles ont déjà vécu 10 ans dans des logements collectifs.

Pourquoi Autrement dit et la Coloc ?

À partir de 16 ans, la mise en autonomie est possible mais quand on est mineur·e, si on connaît un parcours difficile et que l’on ne peut pas compter sur ses parents, la recherche d’un logement est hyper compliquée.

Le réseau des logements sociaux, comme des AIS, est saturé et dans le secteur des logements privés, les prix ont explosé. A cause de tout cela, les jeunes se retrouvent à accepter des logements insalubres, seuls qui restaient accessibles à leurs petits budgets. Ou alors, ils cherchaient des logements durant de longs mois tout en vivant à gauche et à droite, perdant espoir et disparaissant dans la nature. En partant de ça, Autrement dit s’est dit : on veut une solution rapide, un tremplin pour que les jeunes puissent avoir un toit au-dessus de leur tête et pouvoir les aider.

Partenaires et organisation du partenariat

Qui fait réseau

Quelques partenaires

AIS

L’Agence Immobilière Sociale Logement pour tous : elle s’occupe de tout ce qui concerne la gestion locative. La condition dans le partenariat avec l’AIS, c’est un accompagnement de la part du SASE. Le projet est encore tout jeune et un ajustement du partenariat est encore nécessaire, clarifier les tâches des uns et des autres, comment gérer si un jeune vient prévenir l’ASBL, qui se trouve au rez-de-chaussée, qu’il y a un problème avec le bâtiment, par exemple…

Logement pour Tous (LPT) est une ASBL créée en 1996, agréée et subsidiée par la Région de Bruxelles-Capitale. L’Agence Immobilière Sociale (AIS) est membre de la FEDAIS, la Fédération des AIS et du RBDH, le Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat.

Foyer Shekina 

Le Foyer Shekina est un Service Résidentiel Général subventionné par la Fédération Wallonie Bruxelles pour une capacité agréée de 15 enfants. L’ASBL a été créée en 1977 et le foyer a ouvert ses portes en 1978. En 2022, il déménage dans un tout nouveau bâtiment à Haren, laissant l’ancien site vide. C’est dans celui-ci que naît le projet de le SASE Autrement dit. Le Foyer Shekina est donc le propriétaire du bâtiment. La relation avec Autrement dit est donc celle d’un propriétaire et d’un locataire, si ce n’est que le SASE a effectué les travaux lui-même, réduisant ainsi les coûts de location pour une durée d’occupation d’au moins 15 ans.

CPAS de Schaerbeek

il n’y a pas encore de réel partenariat mis en place avec le CPAS mais Autrement dit espère pouvoir mettre en place un protocole de coopération entre l’aide à la jeunesse et le CPAS pour permettre aux jeunes qui vont atteindre les 18 ans de faire les démarches pour obtenir le RIS trois mois avant leur passage à la majorité.

Partenariats ponctuels avec des AMO 

En fonction des projets, des coopérations ont lieu avec diverses AMO. Par exemple, une AMO de Schaerbeek était en recherche de projets pour financer un voyage avec leurs jeunes. Ils sont donc venus repeindre la coloc. AMOS on s’entend bien avec eux donc si étudiants. Autrement dit fait partie de l’ASBL Capuche qui essaye de créer des synergies entre les associations membres, dans lesquelles on retrouve des mandatés et des non-madatés, et qui bossent sur des solutions de logement pour des jeunes mineurs ou majeurs. Il y a aussi des contacts avec ABAKA, SOS jeune et Solidarcite.

 

L’ASBL Capuche

Capuche a pour mission d’aider les jeunes de 16 à 25 ans en situation de précarité sociale. Son objectif est de faciliter leur accès à l’autonomie et à un logement stable. Pour cela, elle travaille à capter et créer des logements durables, salubres et abordables. L’association développe également des projets innovants pour soutenir ces jeunes. Ces initiatives incluent la coordination des ressources des différents partenaires, l’accompagnement de projets, la fourniture de garanties locatives, l’information, et la rédaction de plaidoyers.

La Maison médicale du quartier

Un partenariat pour prendre soin de la santé de celles et ceux qui habitent notre projet, tant pour les jeunes en autonomie que pour les étudiants.

Le SASE Autrement dit

Situé au cœur de Bruxelles, le SAse Autrement Dit est un Service d’Accompagnement socio-éducatif actif dans le secteur de l’aide à la jeunesse. Nous avons pour mission principale de venir en aide aux mineurs en difficulté tout en leur permettant de continuer d’évoluer dans leurs familles respectives ou de les accompagner dans leur mise en autonomie.

Organisation du suivi des jeunes (individuel et collectif)

Comment on s'organise

Accompagnement

Le projet compte deux jeunes en autonomie et quatre étudiant·es. Il y a un peu plus d’étudiants que de jeunes en autonomie car ça met une meilleure dynamique. Le rapport a tendance à se désiquilibré si on compte trois jeunes en autonomie et trois étudiant·es.

Des rencontres récurrentes sont organisées avec les jeunes en autonomie. Au minimum une fois par semaine. Au début, c’est assez intensif (2 ou 3 fois par semaine, surtout s’il y a un logement à chercher, s’il faut mettre la mutuelle en ordre, la recherche d’un revenu…) Au début, c’est intense puis, au fur et à mesure, ça diminue, pour arriver à une moyenne d’une fois semaine.

En fin d’accompagnement, c’est une fois toutes les deux semaines. Tout part du jeune, en fonction de ce qu’il sait faire ou pas, afin de l’outiller au mieux.

On le forme aussi pour l’après. Quand il ou elle est encore mineur·e, la subvention Aide à la Jeunesse passe par le service. Autrement dit paie le loyer du jeune en autonomie et l’argent qui reste lui est donné pour lui apprendre à gérer le reste. Au début, il reçoit de petites sommes, en le voyant deux fois semaine. Ils doivent ramener leurs tickets pour voir avec lui comment gérer son budget, comment faire des courses moins chères… Le budget est établi avec lui il reçoit son argent une fois par semaine, puis toutes les deux semaines .

Car après les 18 ans, quand le CPAS lui donne le RIS, c’est lui qui touche son argent et le gère. Soit c lui qui paie son logement soit le CPAS. Une épargne est aussi organisée pour que le ou la jeune ait de l’argent de côté quand il ou elle sort d’ici. Il apprend donc à gérer son budget.

Le jeune a deux intervenants sociaux ( toujours en co-intervention) . Ces binômes fonctionnent différemment mais souvent, l’un fait plutôt de l’administratif et l’autre plutôt de l’éducatif, du relationnel… Où les deux font de tout, cela dépend.

Dans l’équipe, tout le monde est pluridisciplinaire : deux éducateur·rices spécilisé·es, une psy, une assistante psy, un assistant social, un anthropologue.

En plus du suivi individuel, il y a aussi un peu de collectif, pour l’accompagnement de la dynamique collective. Des rencontres mensuelles avec les 6 accompagnants sont organisées.

Un autre projet a permis aussi de mettre en place des contacts avec d’anciens jeunes suivis par Autrement dit et qui ont pris leur autonomie. C’est quelque-chose qui leur avait manqué : des liens avec des plus âgés qui avaient connu la même situation.

Un jeune qui démarre une autonomie doute de lui : voir et poser des questions à des jeunes qui sont passé·es par-là deux, trois ou quatre ans avant, c’est très intéressant.

Logement

Au niveau des conditions, les baux sont d’un an renouvelable, pour les étudiants, 3 ans maximum. Les jeunes en autonomie signent une convention de trois mois renouvelable, pour un an maximum. La situation des candidat·es est analysée avec elles/eux et, en fonction, on peut leur proposer une place.

La dynamique de la coloc, c’est plus à leur appréciation. Certains mangent ensemble, d’autre pas, ça dépend aussi des horaires, notamment des cours pour les étudiant·es…

La charte de la colocation a été faite avec eux. La charte concernant leurs engagements a été créée par la SASE. Le Règlement d’Ordre Intérieur, par contre, a été conçu par les locataires, reprenant les règles de la vie commune (les poubelles, tâches ménagères…)

Un partenariat avec l’AIS Logement pour tous a été mis en place pour la gestion des logements.

Le bail signé avec elle reprend des règles aussi. Par exemple, ils peuvent inviter des ami·es sans prévenir tant que c’est moins de cinq.

Les chambres des jeunes en autonomie sont meublées mais pas celle des étudiant·es. Dans le commun, on retrouve une table, des chaises, une cuisine équipée, deux canapés… et des jeunes ont ajouter d’autres affaires.

Un état des lieux est prévu à la sortie.

Quelques Balises

Lors de cet entretien, le projet avait débuté seulement depuis quelques mois et des ajustements étaient encore nécessaires. La SASE avait cependant déjà quelques balises à donner :

  • La psy de Autrement dit travaille comme intervenante sociale comme les autres travailleurs. Mais elle a plus de connaissances. Si chacun est formé à recevoir la parole des jeunes, la psy a un autre regard et éclaire certaines situations en équipe avec la vision d’une psychologue. Autrement dit essaie de faire un partenariat avec les psys de première ligne.
  • Les chambres sont grandes. Un des constats d’Autrement dit est que beaucoup de jeunes qui démarrent l’autonomie ont beaucoup de mal avec la solitude. Au début, ils rêvent d’être seuls car ils ont vécu en communauté mais une fois seul·es, ils ou elles font face à des angoisses, c’est compliqué… Ici, les grandes chambres permettent de s’isoler si besoin mais avec des colocataires à côté, donc ils peuvent compter sur les autres.
  • Fait inattendu : des amitiés se créent, la solidarité naît. Ici, c’est le hasard mais il y a un étage avec uniquement des filles et un étage de garçons. Les filles entre elles sont très solidaires, font beaucoup de choses à trois.
  • Les bureaux d’Autrement dit sont situés au rez-de-chaussée : ça a du pour et du contre. La proximité est intéressante, ça facilite les choses pour les rendez-vous, par exemple… Mais des balises sont nécessaires. C’est pas parce que le bureau est juste en bas que les jeunes peuvent passer à l’improviste. De même, les travailleurs ne vont jamais monter sans s’annoncer. Les intervenants sociaux qui accompagnent les jeunes fonctionnent par rendez-vous, comme si les jeunes n’étaient pas dans le bâtiment. De même, en termes de déontologie, liée au secret professionnel, il faut faire attention car il peut arriver que les étudiant·es veulent venir dire des choses sur les jeunes en autonomie aux travailleurs. Il faut prendre beaucoup de pincettes (est-ce que le jeune est au courant de la démarche,..).
  • Un travail est en cours pour mettre en place un processus de gestion des tensions, car ça fait partie de la vie collective.
  • La particularité de ce projet, c’est qu’il fonctionne en gouvernance partagée, avec beaucoup d’outils d’intelligence collective. Un fonctionnement très horizontal. Avec le C.A. et l’équipe, toutes les décisions sont prises ensemble.

Contact, informations complémentaires...

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83 Av. Eugène Demolder, 1030 Bruxelles

0474/03.33.07

info@autrement-dit.be

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